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ISABELLE DE BAVIÈRE


duc Jean à Valenciennes ne peut s’expliquer autrement. Bourgogne avait besoin d’un dauphin, mais le caractère de Jean ne lui plaisant pas, il était convenu avec la reine de s’en défaire et de se servir de l’autre, dont il leur paraissait plus aisé de faire tout ce qu’ils voudraient. En conséquence si le duc Jean allait voir ce jeune prince, c’était, comme nous venons de le dire, pour le tromper et pour mieux déguiser les infâmes projets que l’on avait sur lui. On était pourtant convenu de sonder le dauphin Jean et s’il ne remplissait pas mieux que n’avait fait Louis les intentions désirées, il serait traité comme ce dernier : et dans le fait, nous le demandons, tout autre prétexte au voyage de Valenciennes était-il admissible ? Le Bourguignon pouvait-il croire à la possibilité d’amener à ses vues un prince dont il venait de jurer la perte par l’ignominieux traité fait avec le roi d’Angleterre, précisément parce que le jeune dauphin ne remplissait pas ce qu’on désirait de lui ? certes, il faut bien avoir envie de s’aveugler ou bien peu de désir de démêler la vérité, pour rester un moment dans l’erreur sur des faits dont la cause ne peut être obscure que pour ceux qui ne veulent rien approfondir… Comment oser dire, comme le font la plupart de nos historiens, que la reine fatiguée des Armagnacs ne désirait, pour recouvrer