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ISABELLE DE BAVIÈRE


nation qu’ils eussent dû soutenir et protéger, si le plus petit sentiment d’honneur les eût encore animés.

Le duc de Bourgogne, en s’excusant dans ce traité d’avoir méconnu jusque-là les prétentions du roi d’Angleterre sur la France, assurait que, mieux instruit maintenant, ce serait de toutes ses forces et jusqu’à la mort qu’il soutiendrait le droit de Henri auquel en conséquence il rendit hommage comme à son seul et véritable souverain, l’assurant qu’aussitôt qu’il plairait à son nouveau maître d’envoyer des armées en France, il remplirait envers lui tous les devoirs d’un bon et fidèle vassal et l’aidant de ses troupes, de ses trésors et en combattant à outrance ses ennemis, ainsi que tous ceux qui voudraient s’opposer à ses vues parfaitement légitimes. Pour consolider ce serment, il protesta contre tout traité qu’il pourrait, ou passer, ou avoir passé avec le roi Charles VI, ou avec le dauphin, déclarant que s’il existait de semblables traités, il ne les aurait signés que pour mieux tromper, ou perdre plus sûrement les ennemis de l’Angleterre.

Quand on se sera bien convaincu, ainsi qu’on doit l’être, de l’intime liaison du duc Jean avec Isabelle, qui osera douter que cette femme astucieuse et perfide n’ait elle-même dicté la plupart