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ISABELLE DE BAVIÈRE


au duc Jean et à la reine le soutien et le défenseur d’un sentiment aussi funeste en conséquences, et l’on concevra que de ce moment la reine devait accepter un tel guide. Tous ses remords disparurent aux pieds de ce nouveau directeur, et fortement encouragée par ce prélat sanguinaire, elle ne pensa plus qu’à de nouveaux forfaits. C’était près de l’évêque d’Arras, qu’était dernièrement venu se réfugier Caboche, zélateur outré de la reine et du duc, et que nous avons vu porter les armes et dicter des lois au sein des troubles que nous venons de peindre. Quelque minutieux que paraissent ces rapprochements et ces détails, le lecteur trouvera cependant qu’ils jettent du jour sur la monstruosité des événements que nous avons tracés et dont il nous reste encore à parler.

Et voilà comme, dans ces temps obscurs, la plus sainte des religions servait d’abri et même d’excuse, aux actions qui lui font le plus d’horreur. Cessons donc de lui attribuer tous les crimes auxquels elle a servi de prétexte : c’est aux abus de ses principes et non pas à ses principes aussi purs que sacrés que doit s’en prendre l’homme assez sage pour ne jamais raisonner que d’après son esprit et son cœur.

Le traité d’Arras, néanmoins, ne calma rien en France, et les deux partis continuaient de s’irriter réciproquement et de se faire en secret tout le