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ISABELLE DE BAVIÈRE


difficile au déprédateur de pouvoir se justifier. Trop convaincu de l’extrême puissance de ces deux personnages, il était bien loin du désir de les compromettre : c’était où l’attendait Isabelle, dont le caractère atroce préparait au coupable un supplice de plus, par l’impossibilité où elle avait mis ce malheureux de jamais se réhabiliter. Tous les princes se prononcèrent contre lui, et de ce moment Des Essarts dut comprendre que sa perte était résolue. Il envoya cinq cents hommes armés pour s’emparer du pont de Charenton, par lequel il voulait se retirer ; mais on les fit prisonniers et le prévôt dès lors n’envisagea plus son salut que dans la fuite ; il sortit déguisé de Paris et fut s’enfermer à Cherbourg, dont il avait le commandement.

Cependant, le dauphin envieux de régner et par conséquent jaloux du pouvoir que lui dérobait chaque jour son beau-père, ne perdait pas une occasion d’entraver ce pouvoir et d’humilier celui qui l’usurpait. Ce ne fut pas sans chagrin et sans inquiétude qu’Isabelle et le duc s’en aperçurent : leur liaison se trouvant cimentée par le double besoin qu’ils avaient l’un de l’autre devait acquérir bien plus de force.

Sur ces entrefaites, Henri d’Angleterre mourut et son fils Henri V lui succéda.