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ISABELLE DE BAVIÈRE

Quelle inconséquence ! et comment avancer de telles erreurs ?

En supposant que la reine eût communiqué avec les Orléanais, avant que d’entrer à Paris, sur quoi ceux-ci pouvaient-ils se fonder, tant qu’ils étaient retenus hors de l’enceinte de cette ville ? Et comment les Bourguignons pouvaient-ils douter de la reine, dont ils connaissaient si bien les sentiments, et qui, si elle ne les eût pas eus, se serait du moins trouvée contrainte à les feindre par politique, puisqu’on avait eu l’art de les faire embrasser à la cour ?

Qu’il est pénible d’être toujours obligé de contredire quand on ne voudrait que narrer. Mais le pourrions-nous avec fruit, si nous ne réfutions à chaque ligne toutes les inepties que les historiens nous transmettent sur un règne si intéressant et si mal connu d’eux.

Les Orléanais marchèrent enfin vers la capitale. Maîtres de Saint-Denis que leur abandonne le prince d’Orange qui y commande, et de Saint-Cloud qu’une trahison leur livre, ils sont à la veille d’entrer dans Paris. Le duc d’Orléans en fait prévenir le roi, mais la haine du petit peuple pour tout ce qui porte le nom d’Orléanais ou d’Armagnacs était si grande qu’on repoussa durement cet avis.

« Qu’il vienne, disaient arrogamment les chefs