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ISABELLE DE BAVIÈRE


Menacez-le, enchaînez-le ; c’est le seul moyen de lui faire faire tout ce que vous voudrez, il exigea du roi de lui signer un écrit, dont l’esprit était que lui, Charles, bien informé des tentatives régicides faites contre sa personne par le duc d’Orléans, dont l’objet était de le faire mourir pour se mettre à sa place, non seulement pardonnait à son cousin le duc de Bourgogne la mort de d’Orléans, mais qu’il la regardait même comme une action méritoire, et qui n’avait pour but que d’assurer la tranquillité du royaume. Charles eut néanmoins l’esprit de dire à son cousin, en lui remettant ces lettres, qu’il craignait bien que cette justification ne lui en servît pas à tous les yeux, et ne le garantît pas de la vengeance de ses ennemis. Le duc lui répondit avec son audace ordinaire qu’il ne craignait rien, tant qu’il serait absous par son roi, comme il l’était par sa conscience.

Cependant Isabelle ne revenait point à Paris. Sans avoir l’air de s’en mêler, elle laissait à Jean tout le temps nécessaire pour rétablir son crédit, mais elle crut enfin essentiel de mettre un terme à cette absence : ayant eu cependant l’air de fuir le duc de Bourgogne, comment pouvait-elle rentrer dans Paris quand il y commandait ?

Le duc de Bretagne, qui ne savait rien de la nouvelle intelligence d’Isabelle avec le duc Jean,