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ISABELLE DE BAVIÈRE


tentatives de la reine furent donc aussi en défaut que sa politique qui, certes, aurait pourtant bien dû pressentir qu’en perdant Richard toute espérance de rallier sa fille à l’Angleterre s’évanouissait également : mais le crime ne prévoit jamais tout, et ce n’est qu’à cette négligence que sont presque toujours dus ses mauvais succès.

On acheva de remarquer ici une preuve bien constante du parfait accord qui régnait entre la reine, Henri IV et le duc d’Orléans ; ce fut lorsqu’on agita de rendre la dot et les joyaux de la jeune veuve. Le roi d’Angleterre voulait une quittance signée de tous les princes ; le duc d’Orléans seul ne voulut jamais la signer, et ce refus, qui ne devait pas déplaire à Henri, prouva bien que d’Orléans ne voulait rien faire qui eût l’air d’une rupture totale avec le prince anglais, et qui ôtât par ce moyen à la reine l’espoir de renouer avec l’Angleterre.

Quoi qu’il en fût, la jeune reine, comme nous l’avons dit, s’embarqua et fut remise à Boulogne entre les mains des ambassadeurs français.

Isabelle eut enfin un moment de triomphe, mieux constaté qu’aucun de ceux dont elle avait joui jusqu’alors. Le mariage d’Antoine de Bourgogne rappela le duc dans ses états ; le roi, qu’il fut obligé de quitter, retomba dans une de ses