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ISABELLE DE BAVIÈRE

Les effets de ce despotisme furent affreux. Non seulement la nation s’appauvrit, se découragea, mais elle eut même à rougir de l’état d’abandon dans lequel on laissait son roi qui manquait, au milieu de tous ces désordres, des premiers besoins de la vie. Isabelle le savait, elle le voyait, et elle riait, nous dit Bois-Bourdon, du parallèle de ses propres superfluités avec le dénuement total dans lequel languissait son époux… effronterie digne de ses crimes, mais plus maladroite encore ; car elle déshonorait, à la fois, elle-même et celui qui partageait de semblables torts.

Dès lors, on s’aperçut que le duc d’Orléans perdait chaque jour quelques portions de l’estime publique, et la France entière adopta bientôt l’opinion de Paris.

Peu avant le retour de la jeune reine d’Angleterre, et toujours par les instigations d’Isabelle, Henri IV, pénétré des bonnes raisons qu’on lui avait données pour l’empêcher d’épouser la veuve de Richard, venait de la demander pour le prince de Galles ; mais quels que furent les efforts de la reine pour l’accomplissement d’un hymen qui remplissait également ses vues, les mêmes raisons qui avaient fait manquer le premier furent alléguées pour le second. Isabelle de France pouvait-elle épouser le fils du meurtrier de son époux ? Les