bales rougiraient ? En un mot, voilà la politique
du duc de Bretagne expliquée, et la seule réponse
que nous ayons à faire à ceux qui le taxèrent de
s’être contredit. Si l’on ajoute à ces réflexions la
manière amicale dont il se comporta avec la
France, on aura, ce semble, la solution totale de
la conduite du duc de Bourgogne avec Lancastre,
quand il le vit à Rennes avant que de retourner
dans sa patrie.
Tout paraissait n’avoir pour objet que de se maintenir avec Henri IV, successeur de Richard. La reine l’avait assuré de sa faveur et de sa protection. Tranquillisé par cette princesse, il ne s’émut d’aucun des préparatifs du roi pour se remettre en possession de la Guyenne ; et véritablement on eut beau faire, la trêve de vingt-huit ans fut renouvelée entre les deux couronnes, et tout resta aux Anglais.
Il était donc certain qu’Isabelle tendait toujours au même but, faisait tout, ménageait tout, préparait tout, pour réunir un jour ces deux royaumes, sur lesquels elle régnerait avec d’autant plus d’empire, que cette honteuse réunion serait son ouvrage… Ouvrage bien perfide sans doute, puisque cette femme atroce nourrissait dans son cœur le coupable désir d’éteindre et d’anéantir la dynastie française pour lui substituer celle d’Angleterre, à