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ISABELLE DE BAVIÈRE


surent qu’il était impossible qu’elles fussent plus relâchées.

La rapacité du duc d’Orléans, pour le moins égale à celle de ses oncles, lui faisait communément échoir toutes les confiscations qu’Isabelle avait soin de ne faire porter que sur des gens riches, dont son artifice faisait autant de coupables. Ce fut elle qui encouragea la révolte du comte de Périgord contre le roi ; ce grand vassal ayant été privé de ses biens, ce fut au duc d’Orléans qu’ils passèrent. Voilà comme, en ces temps désastreux, tous les gens de même parti se servaient réciproquement, afin d’hériter les uns de la puissance des autres et des richesses de ceux dont ils obtenaient la condamnation auprès d’un prince imbécile, qui se rendait toujours au parti dont il se trouvait le plus obsédé.

Cependant le crédit du duc d’Orléans et de la reine croissaient de jour en jour, excepté auprès du duc de Bourgogne. D’Orléans avait l’art de se mettre bien avec tout le monde, Paris l’aimait, ses grâces, sa popularité lui gagnaient tous les cœurs. La reine lui conseilla de profiter de ce moment, pour demander l’admission au partage des soins du gouvernement ; venant d’atteindre sa vingt-huitième année, un refus ne pouvait se motiver sur son extrême jeunesse ; ses désirs furent