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ISABELLE DE BAVIÈRE

Ces divisions, parmi les princes qui environnaient le roi, faisaient naître des contradictions dans les ordres qui se donnaient, en suscitant l’insubordination d’un côté et la mésintelligence de l’autre. Ces règnes affreux, pour ceux qui aiment le bien, préparent presque toujours des triomphes aux méchants, mais, dans tous les cas, de funestes malheurs en sont inévitablement les suites.

La ruine de l’état se présageait sans qu’on pût entrevoir aucun moyen de l’empêcher ; les deux partis ne s’épargnaient point, et le public scandalisé ne ménageait ni l’un ni l’autre ; de tous côtés on dénonçait, en emprisonnait, on livrait au glaive des lois tout ce qui gênait ou déplaisait.

Les partisans du duc de Bourgogne ne cessaient de rappeler tout ce que les moines empiriques avaient dit et, quoique ce prince ne fût pas plus exempt d’atrocités politiques et de frauduleuses exactions que son neveu, ce qui paraissait porter directement atteinte au malheureux monarque excitait encore plus de courroux et de pitié ; et sous ce rapport le duc d’Orléans, menant avec la reine la conduite la moins régulière, paraissait encore plus blâmable.

Les mœurs particulières se ressentaient de cette corruption générale ; les contemporains nous as-