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ISABELLE DE BAVIÈRE


mais elle est nécessaire. Craon revint, et nous allions l’employer encore, sans nous croire obligés de payer ses services aussi chèrement ; nous étions loin de craindre la vengeance de la reine de Sicile, elle s’est emparée de lui, qu’elle le garde ; à la rigueur, nous pouvons nous passer de lui et nous n’avons plus à redouter ses indiscrétions. Cesse donc de me parler de cet homme, qu’il périsse dès qu’il n’a pas eu l’esprit de se sauver. »

Ici, Bois-Bourdon ne répondit rien, ou, du moins, les objections qu’il put faire ne se trouvent point dans ses papiers. On ne parla donc plus d’une affaire, dont nous ne rapportons les scandaleux détails que pour faire connaître toutes les nuances du caractère que nous avons promis de dévoiler, ce qui devenait impossible à ceux qui n’étaient pas munis, comme nous, des pièces essentielles pour justifier ce que nous avançons.

Cependant, le mariage de l’Anglais se conclut dans la chapelle du palais ; le festin qui suivit fut un des plus somptueux qu’on eût encore vus. Leurs Majestés y parurent avec le plus grand éclat. On remarqua, non sans quelque surprise, que les seigneurs anglais qui représentaient Richard précédaient les princes français. On devine aisément quelle était l’ordonnatrice d’un cérémonial aussi insolent. C’est dans cette même année que nous