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ISABELLE DE BAVIÈRE


cette reine, contre laquelle on se contente de lancer des invectives sans daigner nous prouver à quel point elle en était digne.

Nous ne saurions au reste nous plaindre de cette négligence : que nous serait-il resté si nos prédécesseurs avaient tout dit ?

Une des clauses vivement sollicitées par les plénipotentiaires et qui achève de prouver à quel point était grande la faveur accordée par la reine aux meurtriers du connétable fut la grâce de Craon qu’ils demandèrent et qu’ils obtinrent.

Le duc de Bretagne, en se réconciliant avec Clisson, avait négligé de stipuler le pardon du traître ; la reine qui voyait un autre moyen de l’obtenir n’avait pas même voulu en parler au duc de Bretagne et les ambassadeurs déterminèrent cet arrangement.

Mais Craon avait à la cour de France d’autres ennemis, dont Isabelle avait négligé de le garantir. À peine ce traître eut-il reparu, que la reine de Sicile se rappelant toutes les escroqueries qu’il avait faites au duc d’Anjou, dont elle était devenue veuve, le fit arrêter et condamner à une restitution au-dessus de ses forces, sauf à garder prison jusqu’au payement ; on le mit dans la Tour du Louvre.

Bois-Bourdon, qui avait eu jadis quelques