accident, dont il fit part au duc Louis. On remarqua
dans cette crise que les symptômes qui la
caractérisaient paraissaient avoir pour base un
éloignement affreux que le roi concevait pour sa
femme : effet bien singulier des efforts de la
nature, qui dans presque tous nos malheurs ou
nos maladies nous inspire involontairement du
dégoût ou de la haine pour les personnes ou pour
les choses qui occasionnent nos maux. Cette
observation faite par la reine elle-même la
frappa fortement.
Quelle est cette femme ? disait le malheureux Charles, en parlant d’Isabelle. Qu’on l’ôte de mes yeux, elle m’est insupportable ; s’il est quelque moyen de m’en délivrer, qu’on l’emploie, je ne puis ni la voir ni l’entendre. Qu’elle ne se présente plus, je l’exige.
Puis parcourant ses appartements, partout où se trouvaient quelques emblèmes de ses anciennes amours, il les arrachait en protestant que jamais il n’avait épousé cette femme.
Que de pleurs eût dû répandre Isabelle à des scènes aussi déchirantes ! mais elle était coupable, elle se taisait, souvent même elle souriait.
Valentine de Milan qu’on avait faussement soupçonnée d’avoir coopéré aux maléfices qui assiégeaient le roi ne lui était pas à charge comme Isabelle. On se souvient par quel arrangement