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d’être confrontés à notre père, que rien, dit-il, quoique innocent, ne pourra jamais sauver ; on ignore encore quel est ce cadavre ; on fait des perquisitions et l’on assure, en attendant, que c’est un habitant tué et volé par mon père qui, voyant venir à lui, a jeté l’argent dans le bois. Ce qui confirme cette opinion, c’est qu’on n’a pas trouvé un sol dans la poche du mort ; mais, monsieur, cet homme tué de la veille ne peut-il pas avoir été volé par ceux qui l’ont assassiné ou par ceux qui depuis son accident peuvent l’avoir rencontré ?… Oh ! croyez-moi, monsieur, mon père est incapable d’une telle action ; il aimerait mieux mourir lui-même que de l’avoir fait… Et voilà pourtant que nous allons avoir le malheur de le perdre. Et de quelle façon, grand Dieu !… Vous savez tout, monsieur, vous savez tout… Excusez ma douleur et secourez-nous, si vous le pouvez. Nous passerons le reste de nos jours à invoquer le Ciel pour la conservation des vôtres… vous ne