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laquelle vivait François lui laissait à peine le temps de se connaître.

Les choses étaient en cet état, lorsque Paul, occupé d’une lecture intéressante, séduit par un temps délicieux, s’écarta tellement un jour de chez lui, qu’à l’heure où il projetait de revenir sur ses pas, il se trouva à plus de trois lieues au delà des bornes de sa possession, et à plus de cinq de sa maison[1], dans un coin de bois éloigné, et presque hors d’état de retrouver sans secours le vrai chemin qui devait le ramener. Dans cette perplexité, jetant les yeux de toutes parts, il aperçoit heureusement à cent pas une cabane vers laquelle il se dirige pour prendre conseil et se reposer une minute… Il arrive… il ouvre… il pénètre dans une mauvaise cuisine composant la plus belle pièce du logis, et là, quel intéressant tableau s’offre à son âme sensible et de quels traits il la pénètre !

  1. Il y avait « terre » au lieu de « possession » et « château » au lieu de « maison ».