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Voilà ce que nous avions hâte de dire. Maintenant, considérons le malade et la maladie.

Donatien-Alphonse-François de Sade, né dans l’hôtel de Condé le 2 juin 1740[1], était issu d’une ancienne et noble maison qui remontait à Foulques de Sade et à sa femme Laure de Noves, la dame austère chantée par Pétrarque, et qui, plus tard, s’allia à la maison de Condé par Mlle de Maillé, nièce du cardinal de Richelieu. Il passa son enfance en partie en Provence, où sa famille avait des terres, et en partie à Exeuil, en Auvergne, auprès de son oncle, le vicaire général de Toulouse et de Narbonne, qui joignait à la galanterie d’un abbé de cour le savoir d’un homme de cabinet, et précéda de loin Fauriel, avec une spirituelle érudition, dans des recherches sur la poésie provençale. Le jeune marquis fit ses études au collège Louis-le-Grand qu’il quitta à quatorze ans, pour entrer dans les chevau-légers. De là, il

  1. Cf. Le Marquis de Sade, par Jules Janin, dans la Revue de Paris de 1834, t. XI, p. 321 ; — La Vérité sur les deux procès criminels du marquis de Sade, par Paul L. Jacob, bibliophile, dans la Revue de Paris de 1837, t. XXXVIII, p. 135. — Voir aussi la biographie Michaud.