Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
NOTES SUR M. DE SADE


connaissance de ce qui se préparait. Il s’était fait un des harangueurs du peuple, par la meurtrière ou la fenêtre de son cachot donnant sur les fossés ; il se servait pour cela d’un tuyau de poêle dont il faisait usage comme d’un porte-voix.

Mis en liberté, il fut quelques années après regardé comme suspect, en sa qualité de noble, par les rigides républicains de la section des Piques. Il est à croire que, connu déjà à cette époque par ses œuvres, le bénéfice des circonstances atténuantes lui fut attribué, car, plus heureux que la plupart de ceux qu’on arrêtait à cette abominable époque, il ne fut point envoyé à l’expéditif tribunal révolutionnaire.

Remis en liberté, il remplit encore des fonctions administratives dans sa section, et peut-être même à la commune de Paris, car on m’a dit que ce fut à la suite d’un rapport auquel il avait pris une grande part que les pauvres malades des hôpitaux eurent chacun un lit et ne furent plus couchés deux ou trois ensemble, comme cela avait lieu depuis longtemps[1].

Voici encore ce qui se disait :

Après le Directoire, à l’établissement du Consulat, le premier consul, voyant je ne sais sur quelle pièce (je

  1. (Note de l’éd.)