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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


déshonorer… Mais la citadelle de Torgau est réparée et des flammes ne la consumeront pas toujours.

— Non, seigneur, gardez-vous d’employer ce moyen ; il serait aussi dangereux qu’inutile : les torts de la fille du duc de Brunswick vous en donneraient auprès de son père. Les souverains de l’Allemagne ne doivent pas se brouiller aujourd’hui ; la réunion de leurs forces est nécessaire dans une circonstance où des princes étrangers veulent nous envahir. Restez toujours avec votre épouse dans cette sorte d’éloignement qui convient à un homme tel que vous quand il est outragé, et continuons d’observer la conduite de cette femme adultère. Je crains que jusqu’à ce moment nous ne nous soyons trompés d’objet, et si quelqu’autre coupable vient à paraître, il faudra le punir plutôt qu’elle.

— Et qui soupçonnes-tu ?

— Mes idées sur cela sont encore trop vagues pour que je puisse vous les communiquer ; mais je travaille à les assurer, et je ne découvrirai rien que vous n’en soyez aussitôt instruit.

Passant de là chez la princesse :

— Madame, dit Mersbourg, la conduite de Frédéric envers vous commence à me donner une bien vive inquiétude. Si je ne sentais combien il