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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


femmes osent nous répondre ainsi ? dit l’un de ces soldats. À pied ! à pied ! qu’on enchaîne ces gens-là et qu’on les conduise à Krimpser ; il en disposera à sa volonté ; et nous, pendant ce temps-là, nous pillerons et vendrons la voiture.

Ayant fait signe en ce moment au conducteur de descendre, ils l’égorgèrent sous les yeux de nos voyageurs, détournèrent la voiture du chemin, et une partie de ces gens ayant lié et garrotté Dourlach et les deux femmes, les conduisirent au château du chef.

— Quel est ce gibier-là ? dit Krimpser à ses gens, dès qu’il vit entrer les prisonniers.

— Des coquins, dit l’un d’eux, qui voulaient se révolter contre nous.

— On en aura raison, dit le chef. Ont-ils de l’argent ?

— Tout est resté dans la voiture, répondit le soldat ; nos camarades la fouillent, ils rendront compte de tout.

— Bon, mettez, en attendant, ces personnages-là chacun dans une prison séparée, et s’ils en valent la peine, on les égorgera demain ; sinon ils travailleront à mes mines. Allez-vous en tous ; j’ai eu beaucoup de besogne aujourd’hui, il faut que je me repose.

Ce Krimpser, chez lequel venait d’arriver la