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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK

— Oui, répondit le commandant, mais son courage fut au-dessus de sa fortune.

— Il fallait y joindre des mœurs, dit Mersbourg, et ne pas traîner à sa suite une foule de maîtresses qui ne servaient qu’à affaiblir ses forces physiques et morales.

— Il est rare, dit l’officier, qu’un souverain, quoiqu’il soit fait pour donner l’exemple, ait d’autres mœurs que celles de son siècle : vous connaissez celles du nôtre… En contribuant à l’élévation d’un pape, l’empereur alluma la jalousie d’Alexandre II, qui finit par chasser son compétiteur. Vous conviendrez que les règles d’une morale bien pure se trouvaient enfreintes par ces procédés.

— Les princes, dit Frédéric, ne devraient se mêler des affaires de l’Église que pour empêcher ceux qui la gouvernent d’attenter à leur autorité, et voilà précisément ce que ne fit pas Henri et ce qui alluma la guerre dans presque toutes les parties de l’Allemagne. La Saxe surtout, à peine sortie du paganisme, ne devait pas recevoir volontiers ce qui semblait émaner des prêtres, et vous m’avouerez que ce pays n’a pas été assez ménagé.

— Il y a une chose fâcheuse dans tous les gouvernements, dit l’officier, c’est que les mœurs