image de vue ; elle peut toujours être avec vous…
et vous savez si je puis en dire autant ! Cependant
votre image me suit, même aux instants où je
devrais l’oublier, et quand c’est vous que je
voudrais presser dans mes bras, c’est votre rival
que j’y rencontre.
— Mon rival !
— Eh ! non, non, je me trompe, vous n’avez point de rivaux : pourrais-je partager un cœur qui vous appartient en entier ? Mes aveux sont bien coupables, j’en conviens, mais je me les pardonne s’ils peuvent vous calmer.
— Ils ne m’enflamment que davantage : pensez-vous donc me faire oublier mon amour, en me laissant croire que vous daignez en recevoir l’aveu ? Mais si quelque événement…
— Qu’osez-vous dire, Thuringe ? Je fixerais l’époque de mon bonheur à celle où mes nœuds peuvent se dissoudre !… Loin de moi de pareilles idées ; ce cœur que vous embrasez doit être aussi pur que le vôtre. Nous nous avilirions tous les deux si la moindre pensée criminelle pouvait nous séduire l’un ou l’autre. Sans doute, elles sont bien cruelles, les privations que nous nous imposons ; mais croyez que les crimes nés de leur rupture seraient encore plus douloureux.
— Eh bien, dit le marquis, je vais m’éloigner