Page:Sade, Bourdin - Correspondance inédite du marquis de Sade, 1929.djvu/449

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MARQUIS DE SADE — AN IV.
385


tous les cas, vous nous donnerez la préférence. Je ne vous laisserai pas ignorer, non plus, combien votre présence au pays serait nécessaire et de notre intérêt. Vos affaires ne vous le permettant pas, le citoyen votre fils gagnerait beaucoup auprès de sa tante à y venir. [J’ai prié ici la dame Ripert de se mêler de ses affaires]. Vous ne sauriez croire, citoyen, combien votre arrivée nous causerait de joie et serait de votre intérêt. Je finis, citoyen, pour faire des vœux au ciel pour la conservation de vos jours ainsi que de votre chère famille et me fais un honneur d’être, citoyen, votre très humble et très obéissante servante.

Marie-Anne Dublet, épouse Ripert.

Mazan, 29 novembre.

Répondu sommairement à cette lettre :

Que le citoyen Gaufridy avait eu raison de faire tout ce qu’il avait fait ; que ma confiance en ses opérations était entière ;

Qu’il fallait qu’elle eût bien de l’impudeur pour oser mettre son mari sur les rangs après les torts si graves qu’il avait envers moi ; que j’aimerais mieux jeter mon terrain dans le Rhône que d’en confier plus longtemps la régie à un tel dilapidateur et que je la suppliais de ne plus m’écrire, etc.


Lions puîné consent à ne pas abandonner les affaires de M. de Sade malgré les procédés malhonnêtes de celui-ci. (Arles, 24 brumaire, an IV).

……J’ai aussi reçu par le courrier d’hier une lettre du citoyen Sade en réponse aux différentes lettres que je lui ai écrites pour le remercier et ne vouloir plus me mêler de ses affaires. Voici en peu de mots ce qu’il me marque : « Non, citoyen, non, vous êtes trop honnête pour quitter mes affaires avant l’époque où tout galant homme peut se permettre de les abandonner, c’est-à-dire : 1o avant la vente du total de mon blé ; 2o avant l’exécution du paiement en numéraire de la fin de novembre de la paie des herbes dues par Lombard ; 3o enfin vous ne quitterez point mes affaires avant que d’avoir fait exécuter le décret du paiement en nature à Lombard. Je vous demande très instamment de presser cette opération et d’employer tous les moyens possibles pour que cet homme s’exécute. Il est plus que jamais dans le décret, etc., etc., etc. »

Malgré la résolution que j’avais prise de ne vouloir plus absolument me mêler de ses affaires, je me propose de lui répondre de me prêter aux trois objets ci-dessus, sous la condition expresse que ses procédés seront à l’avenir plus honnêtes. À la moindre dureté que je reçois de sa part, je le campe-là. Je ne suis pas surpris de la gentille réponse qu’il vous a faite. Si je vous faisais part de certaines qu’il m’a écrites, vous en seriez plus qu’indigné……