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CORRESPONDANCE INÉDITE DU


vous permettent de vous prêter à ce que je vous propose. Vous me trouverez toujours disposé à vous témoigner l’estime et la considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être votre très humble et très obéissant serviteur.

Le bailli de Sade.

À Saint-Cloud, le 26 août 1787.


La marquise ne trouve rien à redire aux dépenses que le grand prieur veut faire à Mazan. (20 septembre 1787).

……Vous me demandez ma façon de penser sur la dépense que le g. p. propose de faire à Mazan en sacrifiant la partie des lods qui restent, objet, selon votre lettre, d’environ cinq cents livres. Il me semble qu’en tout état de cause cela est bien et peut être avantageux. Aussi je ne vois pas de motif de lui refuser cette satisfaction et, en général, toutes celles qui vont au bien des terres et des bâtiments sont dans le même cas……

M. de Sade a un mal aux yeux qui m’inquiète. Il y a fort longtemps qu’il dure ; il lui vient de ce qu’il s’applique trop à lire et je ne vois pas de diminution à son mal et crois que c’est une humeur qui veut se jeter là.

L’on m’a dit que vous aviez eu des chaleurs excessives ; ici il n’y a eu que quelques jours et nous voici au froid et à la pluie. Les vins seront détestables et chers. Portez-vous bien, monsieur l’avocat……


La marquise demande des petits chinois pour son mari. (28 novembre 1787).

……M. de Sade désire vivement des petits chinois, confiture excellente dont il est enchanté. Si vous aviez quelque occasion pour m’en faire passer quelques pots, cela arriverait plus tôt que par les rouliers, ou si le courrier pouvait s’en charger et que cela ne fût pas extrêmement cher par lui ; le plus prompt et le moins cher seront le mieux. Je lui ai dit que je vous avais écrit pour cela, hier que je l’ai vu. Il se porte bien, ses yeux vont mieux. Vous retiendrez cela sur l’argent que vous m’enverrez……


Le chevalier de Sade raconte ses caravanes. (Malte, 12 décembre 1787).

Monsieur,

J’ai reçu ici votre lettre en arrivant avec les vaisseaux il y a quinze jours, car j’ai bien fait des voyages depuis que je suis ici. D’abord, j’ai fait une campagne avec les galères, qui a duré cinq jours. Arrivé, on m’en a fait faire une sur les vaisseaux parce qu’il n’y avait pas assez de monde pour embarquer. De sorte que, depuis six mois que je suis ici, j’en ai passé cinq à la mer. Ainsi je n’ai pas encore eu le temps de m’ennuyer ici et