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CORRESPONDANCE INÉDITE DU MARQUIS DE SADE — 1783


La marquise est affligée de l’état de son amie dont elle vante la bonté d’âme. (14 juillet 1783).

……Ce que vous me marquez de l’état de mademoiselle de Rousset m’afflige beaucoup car je lui suis bien réellement attachée. Sachez de son médecin ce qu’il en pense, et vous suis bien obligée de vos attentions pour elle. Peu de gens connaissent la bonté de son âme……


La marquise ne peut obtenir de M. de Sade qu’il cesse ses invectives et ses menaces contre les auteurs de sa détention. (8 octobre 1783).

……L’état de cette pauvre mademoiselle de Rousset me fait une peine que je ne puis vous exprimer. C’est bien affreux qu’un pareil état de souffrance et, si elle mourait, elle emporterait de ma part des regrets bien sincères. Je suis bien aise que Brun avance les réparations.

M. de S.. écrit des lettres furieuses contre tout le monde, c’est-à-dire ceux qui le retiennent où il est. Il promet de s’en venger ; cela n’est pas le moyen d’avancer les choses. Je lui ai écrit ; j’espère qu’il y réfléchira et se calmera. Vous avez très bien fait de donner de l’huile de Saumane à ma tante de Cavaillon et [je vous prie] de lui en donner quand elle vous en demandera, de même que du gibier……

Je me porte assez bien, j’engraisse et, quand je dis que je souffre, l’on me rit au nez. Voilà le cas des maladies de nerfs, il faut qu’elles soient à leur dernier accès pour que l’on y croie. Je fais énormément d’exercice pour mes affaires et cela me dissipe et diminue mon mal. Je serais bien heureuse si je passe l’hiver sans maladie……