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CORRESPONDANCE INÉDITE DU


recevoir de Valence. C’est le frère de Vidal qui répond au chanoine sur les éclaircissements qu’il lui demandait à ce sujet. Lisez, je vous prie, cela avec attention, mon cher avocat, et répondez-moi encore ce soir votre opinion car ça me tracasse un peu ; il me semble que voilà bien des démarches, et cependant toutes dans le Dauphiné et pas une en Provence……


La marquise encore ignorante de l’évasion de son mari veut voler à sa rencontre sur la route du Bourbonnais. (À l’avocat Reinaud, « ce 27 juillet 1778 »).

……Je crains qu’il ne soit trop tard pour le joindre sur la route du Bourbonnais. J’envoie quelqu’un d’inconnu pour savoir si Marais est de retour. S’il ne l’est pas, je vole sur la route, mais je crains bien qu’il ne soit plus temps. Je n’ai reçu de M. de S. que la feuille incluse dans votre lettre. Il y a apparence que tous les autres paquets sont pris.

Je connais le cœur et le zèle de Gaufridy et je ne doute pas de tout ce qu’il a pu faire et j’en conserve la plus vive reconnaissance, de même, monsieur, que de tout ce que vous avez bien voulu faire et des marques d’amitié et d’attachement que vous avez données à mon mari dans cette occasion-ci, dont je conserverai éternellement le souvenir……


La marquise a pris connaissance de l’arrêt et a eu une scène terrible avec sa mère. (27 juillet).

……J’ai eu une scène terrible avec ma mère le jour qu’elle m’a appris la fin de l’affaire. Au sujet de la détention, elle m’a signifié ses intentions avec une hauteur et un despotisme révoltants et qui m’a mise hors des gonds. De sorte que je suis aussi peu contente que s’il ne m’était rien arrivé d’heureux. Elle m’a fait entendre cependant que M. de S. sortirait, mais pas tout de suite. Et, auparavant la fin de l’affaire, elle me disait que jamais les familles (elle est bien forte avec ce mot-là) ne souffriraient qu’il sorte. Ce qui la pique le plus c’est de voir que mes idées et propos viennent de moi, et non de M. de S.., qu’elle pensait qui me soufflait comme un perroquet.


Le marquis demande à Gaufridy de répondre aux questions qu’on lui pose par la lettre qu’il est censé lui avoir écrite deux heures après son arrivée à la Coste. (Sans date).

Vous me demandez ce qu’il faut répondre à M. de Galissane ; le voilà, mon cher avocat, ce qu’il faut répondre ; je vous prie instamment de lui dire que, pour l’éclaircir, vous lui faites parvenir la lettre que je vous écrivis deux heures après mon arrivée au château ; il faut donc supposer que cette lettre vous est parvenue à cette époque et lui donner d’après cela