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MARQUIS DE SADE — 1778
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livre de la geolle le sieur marquis de Sade, et l’avons donné en garde au concierge d’icelles et fait à icelui inibitions et déffances requises et me suis soussigné ; signé Raynier à l’original.

Collationné par nous dit concierge
à Aix dans la conciergerie le 22 juin 1778
Chaix fils.

Requête de M. de Sade à messieurs du parlement de Provence*.

A Nosseigneurs du Parlement.

Supplie humblement Louis Aldonce Donatien, marquis de Sade

Remontre qu’il a eu le malheur d’être poursuivi et jugé par le lieutenant de Marseille et ensuite par la commission pour crimes prétendus de poison et de pédérastie. Non seulement il n’y a point de preuves de ces crimes inexistants, mais le bruit public est que la procédure a été infectée de nullités radicales qui, si elles sont mises sous les yeux de la justice, la feront anéantir.

Le suppliant, que l’atrocité de l’accusation avait porté à se tenir éloigné, a laissé passer ensuite les cinq années que l’ordonnance accorde pour purger la contumace ; il a obtenu de la bonté et de la justice du Roy des lettres d’ester à droit qui, le restituant envers tout laps de tems, l’autorisent à proposer tous ses moyens de deffense devant la grand-chambre de la Cour, à qui Sa Majesté a attribué toute jurisdiction et connoissance en premier et dernier ressort de cette affaire et, pour jouir de l’effet de cette grâce, le supliant s’est remis dans les prisons de la Cour. Il ne lui reste qu’à obtenir l’entherinement des lettres pour lequel il vient implorer la justice de la Cour.

Aux fins qu’il vous plaise, Nosseigneurs, enteriner les lettres pour ester à droit obtenues par le supliant le vingt sept may dernier, lesquelles seront enregistrées es regitres de la Cour aux formes ordinaires, et ordonner qu’il sera oui et interrogé sur les faits résultants des informations contre lui faites à la requette du procureur du Roy au siège de Marseille pour être ensuite procédé ainsy qu’il appartiendra et sera justice.

Gabriel[1],

Le commandeur écrit à M. de la Tour pour le remercier de la justice qu’il va rendre et s’excuse de ne pas aller lui rendre personnellement ses devoirs (25 juin 1778).

Monsieur,

Il vous était réservé de rendre à une famille que vous aimez parce

  1. Procureur du marquis.