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LA MÈRE DE DIEU.

la cour. On l’adossa à la porte de la grange. Puis on lui passa sur les épaules un joug qu’on fixa solidement à la porte. On lui ouvrit alors la bouche toute grande, et on la maintint ouverte au moyen d’une pièce de bois. Il resta ainsi exposé aux regards de la foule, comme un paillasse sur un tréteau.

Quand Mardona se montra, au seuil de sa maison, Wewa et Sofia s’approchèrent pour baiser ses pieds humblement et pour la remercier de la punition qu’elle leur avait infligée. La Mère de Dieu se montra pleine de compassion. Elle eut un sourire aimable, et les baisa toutes les deux au front ; puis elle se tourna vers la foule.

« Sukalou supporte la punition infligée aux gourmands et aux ivrognes, dit-elle. Ceux qui lui aideront à faire pénitence obtiendront la rémission de leurs péchés. »

Aussitôt les hommes et les femmes se pressèrent autour du malheureux Sukalou. Chacun, à sa manière, l’aida à faire pénitence. Anuschka lui barbouilla le visage avec de la boue ; Sofia se haussa sur la pointe des pieds et lui bourra la bouche d’ordures, et Wewa, acclamée par les rires de tous, lui remplit le nez de poivre. Le sauvage Barabasch arriva portant une bûche enflammée et lui alluma les cheveux. Sukalou hurlait comme un possédé ; Kenulla l’arrosa d’un seau d’eau froide. Les flammes s’éteignirent, mais au bout d’un instant Sukalou disparaissait sous une couche de glace, et criait en pleurant qu’il gelait.

« Réchauffez-le, dit Mardona. Ayez-en pitié ! »

Une trentaine d’hommes alors se mirent à rosser