prestement son pied sur le dos de Wewa, qui se débattit durant quelques secondes, le visage dans la boue, faisant tous ses efforts pour se relever. Elle n’y réussit pas.
« Regardez maintenant votre Mère de Dieu, cette menteuse, ce serpent venimeux ! dit Mardona majestueusement : Dieu l’a livrée entre mes mains. Soumettez-vous, ou vous êtes morts ! »
Les rebelles se jetèrent tous à genoux, dans un effarement indescriptible. Ils pleuraient, ils joignaient les mains.
« Grâce ! grâce ! criaient-ils en sanglotant.
— Je vous pardonne, leur dit Mardona, Je vous pardonne à tous. Cependant je punirai ceux d’entre vous dont la conduite a le plus offensé l’Éternel. Je les punirai avec amour, afin de les préserver de la damnation et des flammes de la géhenne. Saisissez sur-le-champ Wewa Skowrow, Sofia Kenulla et Sukalou. Liez-leur les mains derrière le dos et les menez dans la maison de Dieu. C’est là que je les jugerai, ainsi que Sabadil le blasphémateur. »
Les coupables furent garrottés solidement. Sofia se rendit, sans prononcer un mot, pâle et triste ; Wewa criait à tue-tête, et Sukalou demandait grâce en pleurant.
« Quant à vous, pauvres égarés, continua Mardona, vous jeûnerez et prierez durant trois jours. C’est la pénitence que je vous impose.
— Merci, notre petite Mère, merci ! crièrent les rebelles, en se précipitant vers Mardona. Ils se mirent à genoux et baisèrent ses vêtements, ses pieds et