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LA MÈRE DE DIEU.

offensé Dieu en moi, tu t’es révolté contre ma volonté, qui est la volonté de l’Éternel, tu as été un mauvais exemple pour tes frères et sœurs ; tes péchés crient au ciel contre toi.

— Tu le dis.

— Oui, je le dis. »

Elle posa les mains sur son épaule, il sentit son haleine et le parfum enivrant de sa chevelure.

« Je le dis, moi, moi qui t’ai tant aimé, et que tu as trahie si honteusement.

— Je t’ai trahie ? »

Sabadil avait pâli jusqu’aux lèvres. Elle le sentait frissonner sous ses mains.

« Oui, tu m’as trahie.

— Qui t’a dit cela ? » balbutia-t-il.

. Son regard errait, tout effaré, dans la chambre ; ses yeux avaient des lueurs folles comme ceux d’un insensé.

« Agenouille-toi, et reconnais ta faute ! »

Mardona recula de deux pas et indiqua le sol du doigt.

« Que dois-je avouer ? demanda-t-il, toujours plus troublé. Je ne sais ce que tu demandes.

— Ne m’as-tu pas trahie avec Nimfodora ? »

Sabadil cacha son visage dans ses mains et lui tourna le dos, anéanti.

« Peux-tu te justifier ? Tu te tiens devant moi comme un malfaiteur devant son juge. Tu ne trouves rien à me dire, tu n’oses pas me regarder et tu trembles de honte et de confusion.

— Si j’ai failli, reprit-il, toujours en se détournant,