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LA MÈRE DE DIEU.

Les larmes, les sanglots étouffaient sa voix.

Mardona secoua la tête.

Les assistants se pressèrent autour de la condamnée pour lui donner le baiser de paix. Puis les femmes et les jeunes filles l’entraînèrent dehors. Les hommes suivirent. Tous semblaient électrisés, possédés subitement d’un saint courroux. Ils se précipitèrent hors de la salle avec une telle violence, qu’ils faillirent assommer, avec les talons de leurs lourdes bottes, Barabasch, toujours couché sur le sol en travers de la porte.

Au moment où Mardona avait prononcé l’arrêt fatal sur la malheureuse Sofia, le premier mouvement de Sabadil avait été de se jeter aux pieds de la Mère de Dieu et d’implorer la grâce de la coupable. Il traversa même la foule dans cette intention. Mais il recula sous le regard de Mardona. Elle fixa sur lui un œil froid, brillant de haine et de colère. Il comprit que son intercession serait inutile, que même elle augmenterait le courroux de Mardona et la rendrait peut-être plus cruelle encore pour la condamnée.

Il garda le silence et suivit la foule au dehors.

Les fanatiques traînèrent la pauvre Sofia à travers la cour et sur la route, jusqu’aux premières maisons du village. Là seulement ils s’arrêtèrent et la lâchèrent. Elle se tint un moment debout, livide, tout échevelée, les vêtements déchirés, à moitié nue, levant les bras au ciel.

Puis la foule entonna une hymne sainte ; c’était son signal, semblable au chant de carnage des Ma-