les femmes l’entourèrent, et chacune d’elles se saisit d’une peau de martre pour l’admirer, la vieille Anastasie aussi bien que la Mère de Dieu.
« Quelles belles peaux ! s’écria cette dernière en passant ses mains blanches dans la fourrure dorée aux raies sombres. Sont-elles à toi, Sukalou ?
— Hélas ! non !
— À qui appartiennent-elles ?
— À un juif. »
Il pinça dans sa tabatière une prise pour dissimuler son embarras.
« Elles sont à toi, dis, Sukalou ? et tu vas m’en faire cadeau », s’écria Wewa.
Elle se mit à le caresser de la main, sur ses joues hâves, où les poils de la barbe se hérissaient comme des épines.
« Laisse-moi la paix ! grommela-t-il.
— L’avare ! s’écria Wewa. Mais je n’attendrai pas plus longtemps ta permission pour les prendre et m’en faire une garniture de jaquette. Je suis sûre que je te plairai avec cette jaquette ! »
Elle appliqua sur son épaule la peau qu’elle tenait à la main et se tourna vers lui, coquettement.
« Tâte un peu comme c’est agréable de passer les mains sur cette fourrure-là.
— Je n’en ai aucune envie », pleurnicha Sukalou.
Et il se mit à ramasser ses peaux, aussi vite que possible.
« Oh ! le monstre ! oh ! le manant ! cria Wewa en lui jetant à la figure la martre qu’elle avait à la main.