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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

ment sur le parquet, tantôt s’arrêtant sur les portraits de famille au-dessus du sopha ; il regardait même au plafond, mais jamais où il aurait dû regarder.

En somme, il jouait un rôle ridicule et les jeunes filles, s’égayant à ses dépens, échangeaient des œillades, se poussaient du coude ou bien éclataient de rire.

Hanna n’avait pas plus de compassion que ses deux amies. C’était même elle qui riait le plus et qui faisait remarquer à ses compagnes la mine piteuse de leur victime.

Andor rougit plusieurs fois jusqu’à la racine des cheveux ; les larmes lui en venaient presque aux yeux, et cependant il s’attribuait à lui seul toute la faute de ce triste début. À qui donc arrive-t-il d’être embarrassé en présence de trois jolies poupées, aujourd’hui qu’il n’est plus de mode d’être honteux pour des choses bien plus sérieuses ?

Il n’y avait pourtant pas lieu pour le visiteur d’être embarrassé dans la maison des Teschenberg ; il aurait même pu regarder tout le monde de très-haut, sans en excepter le monsieur plein de dignité conseiller aux finances.

Le maître de la maison, un de ces hommes réguliers comme une montre ou un compteur, pour