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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Eh bien ! que me réponds-tu ?

— Je ne puis pas, Andor, lui dit-elle, je ne puis pas ; ne me demande pas l’impossible.

— Tu ne veux donc pas ? interrogea-t-il à haute voix et avec fermeté.

— Je ne puis pas.

— Alors nous sommes séparés et pour toujours.

— Non, Andor ; cela ne saurait être réellement.

Elle se jeta à ses genoux et releva vers lui ses yeux pleins d’angoisse.

— Allons, relève-toi, dit-il tranquillement. Je vais te ramener chez toi.

Elle se releva, mit sur ses boucles brunes son chapeau qu’il lui tendit et se laissa envelopper de son manteau de velours. Elle le suivit machinalement hors de la chambre, descendit l’escalier et marcha jusqu’à son petit palais.

Le long des rues pas un mot ne fut échangé entre eux.

À la porte, il lui tendit la main.

— Adieu ! fit-il tout bas.

— Adieu ! répéta-t-elle.

Il s’éloigna et elle se détourna pour pleurer.

Ce fut ainsi qu’ils se quittèrent pour toujours.

Le lendemain, jour de la Toussaint, le comte Riva vint de bonne heure chez Andor. Sous son