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OÙ NOTRE HÉROS FAIT HONNEUR À CE NOM

Deux heures avant le moment où il devait arriver, Hanna commença à se coiffer, s’habiller avec l’aide de la femme de chambre. Après avoir essayé plusieurs manières d’arranger ses cheveux, la générale se décida pour une coiffure imitée d’un vase de Pompéi. La coiffure ayant été menée à bien, les sourcils délicatement peints et la figure blanchie de poudre de riz, elle revêtit une robe en soie noire à longue traîne et passa par-dessus une jaquette fantaisiste, dans le goût oriental, en cachemire blanc, avec de grosses fleurs brodées en or et une frange dorée.

Les couleurs étaient en parfaite harmonie et Hanna se regardait avec complaisance dans le miroir ; soudain son front se plissa et elle défit la jaquette avec mauvaise humeur.

« Ma taille est effacée sous cette toilette, murmura-t-elle ; je ne saurais rester ainsi ; c’est bon pour une femme possédant déjà cet embonpoint qu’on appelle galamment la rondeur des formes. À quoi bon avoir une taille élancée, élégante, que tout le monde admire, si on la cache en une occasion comme celle-ci ? »

La femme de chambre opina alors pour une robe en velours, et la générale fut aussitôt du même avis ; mais il s’agissait de choisir la couleur.

On prit une robe en velours noir ; le noir mai-