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NOUS AVIONS MIS SUR PIED SEIZE BANNIERES

à l’olympe, passerait pour malséante, mais qui, dans une loge, ne sort pas du bon ton.

La toile se lève de nouveau. Le premier acte commence. Camp du roi Charles à Chinon. Le public cultivé s’agite encore comme de coutume.

Agnès Sorel ne tarde pas à faire son entrée dans toute la pompe du costume du temps ; toutes les lorgnettes la contemplent.

L’apparition de cette jolie actrice, en toilette éblouissante, a fait ce que Schiller n’avait pu faire. Le public cultivé s’occupe de ce qui se passe sur la scène et devient même tranquille. Mais cela ne dure que quelques minutes. L’effet produit par la robe de velours à roses d’or d’Agnès Sorel est promptement usé et, par-dessus le marché, la princesse Paula, la princesse Amélie, le prince héritier viennent d’entrer dans la loge royale. En ôtant le manteau de la jolie princesse Paula, le prince a l’air d’un canari qui chante de tout son gosier en l’honneur de sa petite femme ; il se rengorge avec un balancement du buste.

On fait cette remarque et on remarque, en outre, que la princesse lui a donné de l’éventail sur la joue. Avec un spectacle pareil sous les yeux, qui aurait pu songer à jeter un regard vers le roi Charles, perdu dans ses sombres pensées ?

Arrive enfin la scène importante, le moment