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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

acquérir une certitude au sujet de Valéria et de ses relations douteuses. Il repoussa comme vilaine, indigne, la pensée de ruser et la droiture l’emporta en lui.

Il tira la sonnette et bientôt apparut le portier, qui l’accueillit amicalement, le fit entrer.

— Madame est au bain, dit-il, monsieur le docteur voudrait-il parcourir les journaux qui viennent d’arriver ?

— Merci, répondit Andor, je resterai dans le parc.

Il suivit l’allée sablée, bien connue, se déroulant doucement jusqu’au lac entre des arbres et deux pelouses. Les cygnes l’accueillirent avec des cris fort laids, bien que leur intention fût bonne ; il entra dans une grotte en tuf et s’assit sur un banc de mousse d’où on jouissait d’une jolie vue.

Il était là depuis peu, lorsqu’il aperçut cinq cavaliers arriver sur la grande route et s’arrêter devant la grille de la villa. Le portier leur ouvrit, et, pendant qu’ils mettaient pied à terre, Andor reconnut Rosenzweig et son gendre, le baron Oldershausen. Les trois autres messieurs, dont l’un portait l’uniforme de la garde du corps, lui étaient inconnus. Il vit ensuite le cocher et l’écuyer venir prendre les chevaux et les arrivants pénétrer dans la villa par la grande porte à colonnes. Il se leva