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SI TU ES LE FILS DE DIEU, ETC.

tique qui fixait sur lui un regard de colère. Pauline lui barra le chemin.

— Mon mari n’a pas besoin de réfléchir, fit-elle avec peine ; vous lui faites mal, vous l’excitez ; je vous invite à vous retirer.

— Mais je vous prie, madame, de…

— Allez-vous-en, dit alors la petite femme avec cette majesté féminine qui commande l’obéissance.

Plant fit un salut assez gauche et se retira ; dans l’escalier, il s’arrêta et réfléchit. « Il est malade, dit-il à haute voix en haussant les épaules. Je parlerai à Andor. »

Un soir où Valéria jouait, Plant prit le chemin de la vieille maison dont il n’avait plus franchi le seuil depuis longtemps. On lui dit qu’il était au théâtre. Il se rendit donc au théâtre de la Cour et alla s’asseoir à la stalle affectée à son journal. C’était au milieu du troisième acte qu’il était arrivé ; à la fin de l’acte, il envoya l’ouvreuse à Andor pour le prier de se rendre au foyer.

Les deux amis se retrouvèrent dans la salle à murs froids, à courant d’air et malpropre qui peut être considérée comme un modèle de foyer du théâtre allemand.

— Mon cher Andor, commença Plant passant son bras sous celui du docteur, je te prie de m’accorder une demi-heure. J’ai à m’entretenir