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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Vous n’ignorez pas, sans doute, que je vais avec Rosenzweig, le comte Bärnburg…

— Ah ! vous voulez parler de votre projet de banque ?

— C’est déjà plus qu’un projet, et je venais vous prier de prêter votre appui à la nouvelle entreprise.

M. Plant, s’écria Wiepert, avez-vous perdu votre bon sens ou bien croyez-vous que j’aie perdu le mien ? Nous connaissons l’heureux spéculateur qui a dupé les gens de bourse avec une fausse lettre de la Banque de Crédit et nous n’avons nullement envie d’entrer en relation avec cet homme. Une banque fondée par lui ne peut être qu’une entreprise frauduleuse, et les entreprises de ce genre nous ne les soutenons jamais.

M. Wiepert, vous avez de la famille.

— Que vient faire ici ma famille ? s’écria le pauvre paralytique se levant de son fauteuil et se dressant en face de Plant. Oseriez-vous m’offrir ce qui vous est si habituel, ce que mes lèvres se refusent à prononcer ? Adieu, monsieur Plant !

— Je vous prie de réfléchir à ma proposition, reprit Plant.

— Adieu, monsieur Plant ! — répéta Wiepert.

Le visiteur se leva pour s’approcher du paraly-