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MESSALINE

s’approcher, en lui tendant en même temps son petit pied.

Il se souvint à propos de la coutume romaine de se déchausser à table. Il se hâta de s’incliner devant elle et lui enleva les sandales. Elle le remercia d’un signe de tête charmant et s’étendit sur les coussins de pourpre, invitant de la main Andor à faire comme elle. En homme moderne, il préféra s’asseoir en face d’elle.

Le majordome leva son bâton et le repas commença. Les esclaves servaient les plats, pendant que de jolies filles remplissaient les coupes dorées de vins généreux.

Au son de la musique, les danseuses exécutèrent une pantomime : Diane avec ses nymphes, changeant en cerf Actéon, après la surprise ; puis une danse folle de bacchantes, qui se termina par les accords perçants de tous les instruments réunis.

Les gladiateurs firent ensuite trois fois le tour de la salle et se placèrent un contre un pour combattre. Les glaives se croisèrent et la lutte commença. Les coups pleuvaient, les boucliers paraient et les cris de guerre, les provocations ironiques retentissaient.

Andor suivait attentivement le jeu hardi des combattants. Tout à coup il arriva à l’un des gladiateurs d’atteindre son adversaire et de le ren-