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MESSALINE

cher docteur, quittez-moi, car moi aussi aujourd’hui j’ai à… travailler.

Bien avant huit heures, Andor était au parc, auprès de la statue de Diane. Il se promena à grands pas, jusqu’à ce que l’heure fixée eût lentement sonné à la tour voisine de l’église Marie, et qu’elle eût été répétée, par un second, un troisième cadran. Alors il vint se poser devant la déesse en pierre grise et regarda autour de lui.

Une petite silhouette de femme enveloppée dans un grand manteau, de manière à ne laisser voir que les yeux, s’avança vers lui, lui fit un signe de tête amical et prit son bras.

— Vous êtes la dame qui m’a écrit ? demanda Andor.

Elle secoua sa tête et mit son doigt sur le voile, à la hauteur des lèvres.

— Vous ne devez pas me parler ?

Le doigt de l’inconnue se dirigea vers lui.

— C’est moi qui dois me taire ?

Elle fit signe que oui.

— Et obéir en me taisant ?

Double signe d’adhésion.

— C’est une véritable aventure à la Gil Blas ou à la Simplice.

L’inconnue porta son mouchoir à sa bouche et rit doucement.