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L’ÉCOLE DE LA VERTU

d’amant comme de chapeau, ta vertu ne sera pas discutée.

Laisse-toi conseiller par moi, chère Hanna ; j’ai de l’expérience en pareille matière. Ne te hasarde pas à louer Makart ou Dumas fils, mais prends un amant, et si tu n’en trouves aucun à ton goût, prends-en deux, trois, qui réunissent ce que tu demandes d’un homme pour passer ton temps agréablement.

— Micheline, quel nom donnes-tu à cette manière de…

— Je l’appelle « l’école de la vertu », ma bonne Hanna.

— Mais je ne puis faire l’hypocrite, soupira la générale. Je suis trop fière, ou peut-être trop simple, trop droite.

Elle ne disait que la vérité, la belle Hanna, en se qualifiant de la sorte, à grands traits. Elle était peut-être égoïste, assurément rusée, habile à compter, très-pratique, mais l’hypocrisie lui était étrangère. Elle se donnait pour ce qu’elle valait, ni plus ni moins. Elle ne se parait point des plumes du sentiment, mais elle n’avait point honte non plus de laisser voir une sensation se rattachant à un sentiment naturel, comme les dentelles blanches au velours noir.

Chez nous, en Allemagne, où chacun s’efforce