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PARISIENS DE TOUTE SORTE

sentée », puis, à côté du nom de Messaline, il ajouta avec plaisir : « Mademoiselle Belmont ».

Deux jours plus tard, Andor recevait un pli avec le grand cachet de l’intendance, le pli lui annonçait que sa pièce était reçue.

La nouvelle le surexcita à un tel point qu’il prit son chapeau et sortit de la ville pour respirer plus librement.

Il n’y avait cependant pas lieu de se montrer si ému. Le docteur, le régisseur, ainsi que deux acteurs renommés du théâtre de la cour lurent la pièce et furent aussi étonnés que satisfaits de sa réception. Ils ne firent pas mystère de leur opinion, et cette opinion, modifiée, transformée, fut bientôt répandue.

À peine le sujet de la tragédie était-il connu, discuté dans les salons de la ville, que les pharisiens de toute nuance commencèrent leurs gémissements.

La morale madame Teschenberg courut chez la morale madame Rosenzweig ; le loyal M. Rosenzweig courut chez le loyal ministre Kronstein ; le pieux père Hasfége s’entretint au confessionnal avec Sa Majesté de la pièce d’Andor ; dix-sept écrivains honnêtes et presque deux fois autant de critiques probes firent sonner haut les lois esthétiques et le rôle moralisateur du théâtre.