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VIII

PARISIENS DE TOUTE SORTE

Le calme avec lequel Andor supportait la perte de sa mère avait, aux yeux d’un observateur ordinaire, quelque chose d’étrange. Pour ceux, au contraire, qui ne jugent pas sur les apparences, ce même calme était plein d’angoisse, de mystère.

Pendant quelque temps, Wiepert se domina pour ne pas combattre cette manière Spartiate de montrer sa douleur ; mais à la longue, son affection pour son jeune ami l’emporta sur la réflexion, la délicatesse.

— Expliquons-nous une bonne fois, lui dit-il. Le mal le plus terrible est celui qui se tait ; souffrir sans rien dire, c’est à peu près vouloir sa mort. Vous me paraissez malade, Andor, et de corps aussi bien que d’esprit. Cela ne saurait durer ainsi. Il vous faut quelque chose, quelque chose de violent pour vous sauver.