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L’AMOUR À LA BOURSE

pléta Valéria. Je ferai mon possible pour cela. La révélation serait cependant très-piquante, très-comique.

Elle se prit à rire aux éclats.

— Oh ! vous m’avez merveilleusement servie, à l’œil et à la baguette ; vous avez eu peur de moi réellement.

— Je n’ai eu peur que d’une chose, jeta Plant malicieusement.

— Laquelle ?

— De continuer à vous aimer ; mais ma peur n’avait pas de raison d’être ; elle était enfantine.

Valéria se leva et arpenta la chambre lentement. Les ailes de ses narines frémissaient fortement ; ses lèvres s’écartaient à laisser voir les dents étincelantes de blancheur. Enfin elle s’arrêta devant lui en balançant comme un lasso la cordelière de sa robe de chambre.

— Et vous n’êtes plus du tout amoureux de moi ?

— Je cherche vainement à comprendre comment j’ai jamais pu l’être.

— C’est peu aimable.

— Excusez-moi. Pour rien au monde je ne voudrais vous faire de la peine, car je vous dois des remercîments. Vous m’avez guéri, complétement guéri de l’idéalisme. À votre service je suis devenu