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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

dans une petite salle complétement nue, recevant une faible lumière d’en haut par une fenêtre carrée. Il ne songe alors qu’à se mettre en sûreté ; le parquet lui semble brûlant, et l’air rempli d’une infinité de petites aiguilles. Il cherche à ouvrir la porte et se souvient qu’elle est fermée. Il frappe, il rugit, comme une bête fauve captive, après le brave Jean ; mais personne ne vient.

On l’a oublié évidemment. Le roi reviendra ; il voit déjà briller le fer qui s’enfoncera dans ses entrailles. Il se place le dos tourné contre la porte et commence à ruer comme un cheval. La porte résonne, mais personne ne semble avoir entendu.

Il court comme un fou çà et là. Il se demande déjà s’il sautera par la fenêtre. En ce moment quelque chose comme des rouages de pendule fixés au mur frappe ses yeux. Il rit et ne comprend pas qu’il n’ait pas vu cela depuis longtemps.

Maintenant il a reconquis toute sa dignité. Il touche ces rouages par ci, il les tire fort par là, et… et il s’écrie : Dieu du ciel !

Une vraie pluie d’averse vient de tomber sur lui du plafond de la salle.

Il est enfermé dans la chambre où la déesse se douche à l’eau froide, et ce qu’il a pris pour des rouages de pendule est la machine à doucher. Il fait des bonds fous pour échapper à l’averse, mais