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CE QUE RACONTE UNE MÈRE

d’ustensiles de chimie, servait de laboratoire à mon père. Il renfermait un nombre infini de flacons, de pots, de verres, de tuyaux, ainsi qu’une pompe à air et une batterie électrique. Il y passait souvent des nuits entières à faire des préparations, des mélanges, et je l’aidais. Je savais manier tout cet attirail et faire des essais avec du papier de différentes couleurs.

Mon père expérimentait sans relâche. C’était le moment des découvertes, et il voulait, lui aussi, découvrir quelque chose comme le télégraphe ou la vapeur.

En réalité, il n’eut pas ce bonheur ; mais il était si heureux dans ses recherches perpétuelles d’une merveille quelconque, d’un grand secret qui devait être utile à l’humanité !

Il s’occupait aussi de la construction des bateaux et des machines.

J’étais son aide en tout et pour tout, mais de préférence lorsqu’il montait sur la tour au toit plat, que les gens avaient baptisée la Tour du ciel, et qu’avec son grand télescope il examinait l’immense espace sombre au-dessus de nos têtes. Tu ne peux pas comprendre comme c’était beau. Tu n’as jamais vu pareille chose avec tes chroniques, tes vieux documents.

Comment te décrire l’impression que j’éprouvai