Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/464

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

turc conquis à Zenta flottait chaque fois que la porte s’ouvrait.

Dans la chambre voisine était la collection des minéraux ; puis il y en avait une autre remplie de pétrifications. Je pense encore au merveilleux effet que cela produisit sur moi, une nuit où je la traversai pendant que les rayons de la lune se jouaient çà et là sur les degrés en fer, les cristaux, les dents d’éléphant et les os géants des mammouths. Tout brillait, étincelait comme dans une féerie. Ah ! que c’était joli !

Dans la chambre où se trouvaient les scarabées, les papillons et l’herbier, des squelettes d’animaux grimaçaient du haut de tous les rayons, et dans un coin était un squelette d’homme. Un tigre prêt à bondir était accroupi parmi des noix de coco sur le parquet ; un renard semblait déchirer une perdrix ; d’autres bêtes étaient dans des vitrines ; du plafond descendaient des aigles, des vautours qui avaient l’air de voler, lorsqu’un courant d’air s’établissait ; une volée de petits oiseaux paraissant vivants était perchée sur un sapin. Entre deux caisses, se tenait debout un gros ours brun, et au-dessus de sa tête était accroché à son fil de fer un grand-duc avec ses yeux ronds et jaunes.

Un cabinet en voûte, à parquet carrelé et pourvu