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SOUS PRÉTEXTE D’IDÉALISME

monde sont représentées sur fond d’or, et où l’on ne fume pas, parce que ce cabinet est réservé pour les dames. Elle n’était pas encore là. Il revint dans la salle de billard, commanda du café noir et prit un journal. Il avait l’air de lire, mais il était incapable de rassembler ses idées. Il se passait continuellement la main sur le front et il respirait avec peine.

Son chien s’était accroupi sous le banc recouvert de velours rouge sur lequel était assis son maître et le caressait de sa patte.

Plant prit un second, un troisième journal, puis une feuille satirique, mais il regardait les caricatures comme des images de saints ; elles ne parvenaient pas à le faire rire.

Une main s’appuyant tout à coup sur son épaule le tira de sa rêverie. Rosenzweig était devant lui, et à son côté se tenait un jeune homme d’une beauté grecque.

— Tu ne me reconnais donc pas ? lui dit d’une jolie voix de femme le jeune homme en lui souriant.

Au son de cette voix bien connue, le chien se mit à grogner doucement sous le banc.

— Toi ! fit Plant stupéfait.

C’était Valéria habillée en homme.

— Comment me trouves-tu ? lui demanda-t-elle