Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/386

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
376
LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

tagion. Mademoiselle Teschenberg montra au contraire un courage qui en imposa au général et aux gens de la maison.

— Elle est présomptueuse, dit madame Brenner, mais elle est brave aussi.

Hanna veilla jour et nuit. Elle ne quittait la chambre de la malade que pour prendre quelque nourriture ; le général venait alors la remplacer. Elle éprouvait véritablement de la compassion pour la fillette qui lui avait voué un attachement sans bornes ; mais d’autres motifs l’avaient décidée à se dévouer ainsi, à braver le danger à toute heure. Elle voulait donner au général une preuve de ce qu’il pourrait attendre d’elle ; elle voulait se montrer une mère pour son enfant, afin de le soumettre complétement à son empire par ce moyen dangereux mais rapide. Elle espérait sauver Clarisse, et l’homme chez lequel elle avait déjà éveillé la passion lui serait dès lors attaché plus encore par les liens de la reconnaissance.

Le calcul était juste ; mais la mort de sa main osseuse vint en déranger les combinaisons, en effaçant le chiffre sur lequel mademoiselle Teschenberg avait le plus compté.

Clarisse mourut entre ses bras, s’éteignant comme la flamme, après avoir vacillé sous le